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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/132

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succès, et les magasins de Lyon reçurent, dès le lendemain ; vingt commandes de robes vert-lumière.

Madame Fontille s’agitait, frétillait, s’épanouissait dans une orgueilleuse jubilation.

En arrière, à demi caché par un pilier, le capitaine Aubépin suivait d’un air mélancolique cette messe de mariage à la fois touchante et brillante, qui lui rappelait une époque déjà lointaine de sa vie.

Il revoyait une cérémonie semblable où il jouait le rôle principal, une mariée plus belle, une assistance non moins sympathique, et des rêves de bonheur… flétris, hélas !

Et le nom de Berthe, la femme qu’il avait aimée et perdue, venait mourir entre ses lèvres serrées.

Ses enfants, à genoux près de lui, étaient tout tristes dans leur toilette de fête, parce qu’ils avaient vu pleurer Hortense.

Après le dîner, auquel prirent part les officiers supérieurs du régiment et quelques autorités de la ville, les nouveaux époux partirent pour Grenoble, avec le projet de consacrer quelques jours