Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/141

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venir lui présenter ses hommages à l’occasion du terme.

Deux fins de mois s’étaient écoulées déjà, et le commandant, absorbé par des préoccupations d’une tout autre nature, s’était contenté d’envoyer son ordonnance avec un mot d’excuse banale et la somme due à sa propriétaire.

L’arrivée de cette modique somme, ainsi présentée, exaspérait la veuve du fabricant de draps.

Elle se souciait vraiment bien de son loyer, — une misère ! — c’était le locataire qu’elle désirait voir.

En prévision de cette visite promise, elle avait rompu avec ses habitudes austères ; sa maison s’était rouverte, son deuil s’était éclairci.

Le I er avril, elle l’attendit sous les armes, en toilette violette criblée de jais étincelants, dans son salon transformé en serre chaude.

Rien ne parut.

Le 1er mai, sa robe mauve, arrivée la veille de Lyon, accusait le réveil positif d’une coquetterie si longtemps somnolente.

L’ordonnance du commandant apporta un pe-