Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/140

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vait d’un œil attendri les progrès visibles de cette cour assidue.

Le colonel se préparait journellement à recevoir une ouverture officielle, et Ton aurait pu le surprendre parfois se promenant dans son cabinet d’un air épanoui, en improvisant son futur petit discours beau-paternel.

La belle jeune fille, objet de cette persistante attention, était flattée, charmée,… touchée même, autant du moins que son cœur, fermé par une constante adoration d’elle-même, était capable de ressentir un sentiment tendre.

Dans la société viennoise, on ne s’abordait plus sans se dire :

— Le commandant a-t-il fait sa demande ?

— À quand le mariage ?

— Mademoiselle Judith de Clarande était un peu pâle, hier…

— Ah ! vous savez…, l’émotion…

— Cela fera un couple superbe.

— Mais enfin, qu’attendent-ils ?

Vainement, bien vainement, madame veuve Myonnet avait espéré l’exécution de la promesse du commandant Adalbert de Poitevy, de