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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/144

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Elle voulait… mais le commandant Adalbert de Poitevy se prêtait si mal à ce désir de veuve… consolée, qu’il ne daignait même pas lui octroyer la faveur d’une visite.

Bien des femmes auraient été froissées de cet oubli, auraient rendu indifférence pour indifférence, et auraient eu grandement raison.

L’imagination montée à son paroxysme de madame Myonnet ne devait pas se rendre si vite, ni sans un suprême effort.

Un matin, comme le commandant de Poitevy prenait son courrier des mains de son ordonnance, il remarqua, au milieu de deux lettres de service et d’un paquet de journaux, une petite enveloppe coquette, mignonne, qui frappa immédiatement son flair d’homme à bonnes fortunes.

La lettre était effroyablement parfumée et trahissait, par cet excès, l’inexpérience d’un début ; mais l’adresse en était tracée par une main féminine, et le cachet portait, moulé en cire verte, une clef symbolique, qui pouvait bien être celle d’un cœur.

— Ah !… ah !… fit-il en humant ces exhalaisons violentes avec un sourire légèrement dédai-