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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/146

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La plus vive surprise se peignit sur le visage du commandant à cette lecture fantastique.

Un complot…, le coin du quai et de la vieille église…, Madame Myonnet confidente…, Madame Myonnet avertisseur…, c’était incompréhensible !

C’était surtout si prodigieusement amusant que, malgré la prière du petit billet, un accès de gaieté homérique s’empara de M. de Poitevy.

Il s’y abandonna franchement, ne cessant de rire que pour relire l’avis mystérieux, n’interrompant sa lecture que pour rire de plus belle.

Enfin, comme la plus légitime hilarité s’émousse et s’éteint à la longue, le commandant finit par recouvrer un calme relatif et put envisager la situation.

Madame Myonnet, sa propriétaire, qu’il avait à peine entrevue, et dont le souvenir lui revenait comme celui d’une femme assez commune, n’avait évidemment aucun intérêt à lui faire parvenir un avertissement aussi bizarre.

Il fallait réellement qu’une circonstance fortuite l’eût amenée à pénétrer un projet ténébreux contre sa personne.