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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/180

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Les cancans de la société, pour se propager maintenant de château en villa, n’en étaient pas moins acérés.

Ce qui ressortait le plus clairement des apparences, même pour les plus myopes, c’est que le commandant retardait à plaisir une solution, se montrait plus rarement chez le colonel, ne poursuivait plus Judith de ses galants hommages, et portait en tous lieux un front chargé de préoccupations profondes.

Les très-bien informés affirmaient, en outre, que sa victoria stationnait plusieurs fois par semaine, des heures entières, devant la maison de madame Myonnet.

Il fut également remarqué que la veuve s’étant établie dans une belle propriété qu’elle possédait au bord du Rhône, le commandant de Poitevy prenait un peu plus souvent que de raison, pour but de sa promenade à cheval, la gracieuse vallée d’Estressin, où madame Myonnet jouait à la châtelaine.

Ces derniers détails, Judith les ignorait absolument.

Ce qu’elle ne pouvait ignorer, en revanche,