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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/193

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dant de longues heures, sans jamais accepter l’aumône d’une commisération qui la blessait.

Dieu seul voyait les pleurs de rage et de vanité ulcérée qu’elle répandait dans ses heures de tristesse.

Cependant le mariage de M. de Poitevy, dont le bruit commençait à se répandre, défrayait les ébahissements sans fin et les commentaires sans trêve de la ville de Vienne.

De malins sourires s’échangeaient, entre femmes, au nom seul de mademoiselle Judith de Clarande.

Et beaucoup d’hommes se disaient, avec une teinte de dépit, que le commandant faisait preuve d’intelligence plus qu’eux tous en dorant son uniforme avec les millions du défunt marchand de draps.

La demande en autorisation de mariage, présentée par le colonel de Clarande au ministre de la guerre, rencontra d’autant moins de difficultés dans les bureaux que la future épouse apportait une dot peu commune dans les ménages en général, et particulièrement dans les ménages militaires.