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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/194

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La réponse favorable fut donc aussi prompte que le permettaient les exigences de la hiérarchie, dont elle dut subir la filière.

Que dire du bonheur de madame Apolline Myonnet ? Le lyrisme le plus exalté ne suffirait certainement pas à célébrer en termes convenables la joie radieuse dont elle rayonnait.

Depuis qu’elle avait eu l’art d’amener à ses pieds, humble et reconnaissant, la perle du 17e hussards, la veuve avait passé par une suite non interrompue d’émotions, de craintes, de désirs, d’espérances.

D’un œil passionné, elle avait suivi les progrès rapides que faisait, dans cette nature calculatrice, la perspective d’une belle fortune.

Car elle avait assez d’esprit pour se contenter des moyens d’influence, si peu poétiques qu’ils fussent, qu’elle possédait, sans regretter trop amèrement les dons plus délicats dont elle était privée.

Elle savait bien, — et s’en réjouissait, — que l’intendant qu’elle s’était laissé donner détaillerait naïvement à son protecteur toutes les ressources de cette richesse territoriale, si facile à augmenter.