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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/33

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Se marier sans dot !… problème social qui s’agite douloureusement au milieu de tant de familles !

C’était là l’incessante préoccupation de Judith, comme aussi la secrète inquiétude de monsieur et de madame de Clarande.

Ils s’étaient mariés, eux, vingt-cinq ans auparavant, dans une petite ville de province où quarante mille francs de dot étaient une fortune.

M. de Clarande, alors capitaine, peu ambitieux, très-épris des yeux — un peu louches, mais positivement brillants — de sa future femme, s’était estimé très-heureux d’obtenir la main désirée, sans se demander si le capital modeste qui y était joint suffirait toujours aux besoins croissants d’une famille.

Tout alla bien d’abord dans le jeune ménage. Les changements de garnison empêchaient bien toute économie de se faire, mais n’écornaient pas encore le capital.

Avec les enfants vinrent comme compensation les grades supérieurs ; mais avec les honneurs naquirent aussi les obligations.