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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/34

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Il fallut recevoir, aller dans le monde, renouveler ses toilettes.

Madame de Clarande, femme de dévouement, entendait beaucoup moins bien les détails d’arrangements domestiques, où l’on engloutit une partie de la petite fortune.

Elle fit elle-même l’éducation de Judith et de Marcelle. Hortense, mise toute jeune à Saint-Denis, en était sortie avec des idées d’ordre, de prévoyance et d’épargne, qui réfutaient victorieusement les préventions répandues contre l’éducation de cette maison célèbre.

Les trois sœurs étaient donc instruites, musiciennes, femmes du monde, parfaitement bonnes à marier : il ne leur manquait qu’une dot et un prétendant.

En prélevant non sans peine dix mille francs sur le capital de madame de Clarande, en y ajoutant une petite rente, fondée sur son traitement d’officier supérieur, — lequel devait être fort réduit par une retraite inévitable, — le colonel ne se faisait pas l’illusion d’attirer autour de ses filles des enthousiastes nombreux.

Aucun ne s’était présenté dans le régiment