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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/40

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taille courte et la coiffe champenoises, s’occupait de leur modeste toilette et sortait quelquefois en les tenant par la main.

Un va-et-vient de soldats d’infanterie, qui se produisait chaque jour dans l’appartement du fond de la cour, faisait supposer à Hortense que c’était là la famille de quelque officier du 204e de ligne, dont un bataillon était détaché à Vienne.

Mais où donc était la mère ?

Tandis qu’Hortense s’adressait pour la centième fois cette question, il se fit un peu de mouvement près du balcon de bois.

La petite fille s’éloigna, revint avec une capeline blanche sur ses épais cheveux noirs, mit une toque à son frère, et bientôt on entendit leurs petits pieds dégringoler bruyamment l’escalier sonore.

Hortense, intéressée par l’abandon visible de ces enfants, se pencha pour les voir traverser la cour.

Ils étaient cette fois accompagnés par un capitaine d’infanterie qui, le capuchon de son caban relevé sur la tête et emmitouflé comme un convalescent, paraissait sourire à leur joie.