Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/48

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— Comment cela ?

— Le jour de la fête de l’empereur, où tout était eu réjouissance au camp, en se promenant devant les tentes étincelantes, elle a été enveloppée par des chevaux échappés, traînée, déchirée, et n’a pas même repris connaissance.

— Mais c’est affreux !

— Le malheureux capitaine a éprouvé un tel désespoir qu’on a craint pour sa raison. Lui, le modèle des maris, il s’accusait de n’avoir pas rendu justice à sa femme, de l’avoir méconnue, attristée, que sais-je ?… De lui avoir fait désirer la mort !

— Était-ce vrai ?

— Je n’en crois pas un mot. Mon cousin était vif, un peu rude même, mais un excellent cœur. S’il a fait souffrir Berthe Aubépin, ce qui n’est pas prouvé, ce ne peut être que par jalousie… Or, vous savez, mademoiselle, que ce défaut-là, pour beaucoup de femmes, est une qualité.

Hortense sourit assez discrètement pour ne pas laisser démêler quelle opinion elle professait sur cette question délicate.