Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

absorbée par les préoccupations du gain et les chances de la réussite commerciale.

La noblesse y est clair-semée. Les fonctionnaires, après quelques tentatives vaines pour galvaniser une société rebelle au plaisir, s’engourdissent généralement dans la même torpeur.

La sous-préfecture persiste seule dans ses essais louables et officiels.

On y danse quelquefois en hiver, mais la santé délicate de la maîtresse du lieu rendait alors ces réunions assez rares.

La grande distraction des dames viennoises est d’aller à Lyon, un peu comme les habitants de Versailles ou de Corbeil viennent à Paris.

En une heure, le chemin de fer les y apporte. Elles se font conduire dans les beaux quartiers, s’amusent de la foule, courent les magasins, entassent emplettes sur emplettes et rentrent rayonnantes dans les vieilles maisons de leur antique cité romaine.

Les autres jours, on va étaler les toilettes nouvelles sur le cours Romestang, désert l’après-midi, encombré d’ouvriers le soir, ou sur la route de