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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/54

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plus libéral de tout le ressort judiciaire, et apportait dans ses fonctions la plus consciencieuse ardeur.

M. Paulin Belormel, juge depuis quelques années, célibataire par principe, homme du monde par goût, très-friand de bonne société, de société féminine surtout, ne perdait aucune occasion de prendre pied dans un salon honorable.

Il avait bravement conquis sa place dans celui du colonel. Et cela avait d’autant plus de mérite qu’il ne se posait en soupirant d’aucune des trois charmantes sœurs.

L’hiver avançait. Judith, par sa beauté superbe et ses allures de souveraine, avait un succès énorme dans la ville.

Tous les hommes l’admiraient, toutes les femmes la déchiraient, genre de flatterie qui satisfaisait son orgueil autant que les hommages masculins.

Deux mois de séjour à Vienne en avaient fait la reine incontestée. Déjà, au milieu des adorateurs civils et militaires qui l’entouraient, il était facile de distinguer ceux qui tenaient la corde dans ce steeple-chase sentimental.