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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/60

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si brusquement l’illusion radieuse qu’il faillit compromettre son succès en offrant, avec une gaucherie subite, son bras à Judith pour la reconduire près de sa mère.

La souveraine était en indulgente disposition, et daigna ne pas lui en vouloir de ce trouble.

Quand il l’eût quittée, encore tout effaré de bonheur, il se heurta contre M. Paulin Belormel, qui gara ses pieds du choc, en disant d’un air railleur :

— Prenez garde, mon cher ami, ce n’est plus sur un nuage que vous marchez maintenant.

Mais il n’est pas prouvé que M. Samson ait seulement remarqué que son meilleur ami lui avait adressé la parole.

Le commandant Adalbert de Poitevy avait, non sans quelque dépit, contemplé le triomphateur.

Il flairait le rival secret sous le danseur convaincu.

Son orgueil, piqué au jeu, lui souffla bientôt les remarques les plus acidulées sur le maintien quelque peu raide du jeune substitut et sur le menton sévèrement rasé que Thémis impose à ses adeptes.

Un regard vers la glace, qui lui renvoya sa belle