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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/61

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prestance et sa conquérante moustache, le remit toutefois en parfaite et joyeuse humeur.

Hortense, quoique l’aînée de la famille, ne partageait que modérément le succès de sa brillante sœur.

Préoccupée des détails du service que madame de Clarande lui abandonnait avec bonheur, elle

allait et venait, sans grand souci delà danse, donnant à tout le coup d’œil expérimenté de la maîtresse de maison.

En revanche, Marcelle s’amusait comme une pensionnaire en vacances. Son carnet était plein ; elle eût voulu en allonger encore la liste serrée.

Elle polkait avec entrain, elle valsait avec fureur, mazurkait avec conviction, et apportait au quadrille le plus banal toute la mesure dont elle était capable.

Elle s’inquiétait assez peu de ses cavaliers ; la grande affaire était d’agiter en cadence ses pieds alertes, en s’appuyant à un bras solide.

Il n’était pas si nécessaire, à son avis, de tant causer au bal, il fallait avant tout y danser.

La parfaite insouciance, avec laquelle elle accueillait et abandonnait ensuite les cavaliers qui