se donnait le plaisir quotidien d’y mordre à belles dents.
Madame veuve Myonnet n’était pas encore assise ce soir-là chez madame Fontille, qu’elle débuta par une amère critique de la dernière coiffure arborée par Judith.
— Des boucles ici, des boucles là, des boucles sur le front, sur le cou, sur la poitrine… des boucles encore et toujours… quelque chose comme la toilette d’un bichon frisé.
— C’est original, dit madame Fontille.
— C’est extravagant, reprit madame Myonnet… Enfin !… il paraît que les femmes de la colonie militaire introduisent ici des costumes inimaginables…, scandaleux.
— Oh !…
— Moi, vous savez, retenue par mon deuil, je n’en suis heureusement pas témoin.
— Mais il n’y a rien de déplacé, je vous assure.
— Permettez, chère madame ; on m’affirme que les demoiselles de Clarande exhibent des épaules, fort belles du reste, avec un laisser-aller…