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Page:Berger - Les Femmes poetes de l Allemagne.djvu/102

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qui brillent avec un tel éclat pour la louange et l’honneur de Dieu ?

Car Dieu est celui qui soutient le chant si amoureux des oiseaux, — qui fait vibrer la voix intérieure des branches. — Il est celui pour qui le soleil lance — à travers les espaces ses flamboyants rayons. — Tous les cœurs, en son honneur, se font joyeux. — Éveille-toi ! Éveille-toi ! Éveille-toi !


dans la mousse

Lorsque la nuit naissante, à la campagne fatiguée de soleil — avait envoyé les légers messagers du crépuscule — je m’étendais sur la mousse de la forêt. — Les sombres rameaux s’inclinaient vers moi, familièrement. — L’herbe chuchotait contre ma joue. — Invisible, la bruyère rose exhalait son parfum.

Et je voyais scintiller à travers les tilleuls, l’espace — ainsi que de minces rais de lumière qui, au faîte des branches, — faisaient ressembler chaque arbre à un puissant ver luisant. — Je voyais tout cela, nébuleusement, comme une vision de rêve. — Cependant il m’était doux de penser que c’était la lumière du pays natal qui pénétrait en moi même.

À l’entour tout était si silencieux que je percevais dans le feuillage — le bruit de la chenille rongeuse, et, ainsi qu’un vert pollen — tombaient sur moi, doucement, les tournoyants flocons de feuilles. — Je m’étendais et je pensais… hélas ! Si près de toutes ces choses, — j’entendais battre les coups de mon propre cœur. — Et il me semblait être déjà morte