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Page:Berger - Les Femmes poetes de l Allemagne.djvu/101

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Deux poèmes, choisis parmi ses œuvres, caractériseront, à l’appui des avis cités, le genre de son talent.

au matin

L’aurore glisse silencieuse le long — d’un océan de nuages dont les flots aux replis délicats — se pressent amoureusement les uns contre les autres. — Le soleil, vaisseau flamboyant, la suit dans l’harmonie des sphères ; — Une douce ivresse salue le jour. — Est-ce là son coup de rame ?

L’aurore s’éveille au chant des oiselets bigarrés — qui, lestement, sortent des buissons leurs petites têtes rondes plongent leurs membres dans la fraîche rosée et tous ensemble font sortir — de leurs gosiers des chants innombrables.

Et les fleurs exhalent aussitôt — leurs doux parfums dans la campagne. Leurs fronts se parent d’un étincelant diadème. — L’araignée elle-même, avec grand courage, exerce ses pattes habiles à tisser — sa riche toile brodée de rangées de perles.

Je me demande pour qui peut être préparée une si belle fête. Pour l’amour de qui l’oiseau fidèle délaisse-t-il son nid bien-aimé ? Le zéphir à la voix légère me répond : « — Peux-tu donc, toi, un être humain — rester sourd et aveugle ?

— Pourquoi restes-tu silencieuse quand tout chante l’allégresse ? — Pourquoi demeures-tu les mains vides quand tout apporte un don ? — Quand des yeux de la terre même sortent tant de larmes —