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Page:Berger - Les Femmes poetes de l Allemagne.djvu/25

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et à l’exprimer. Le cas d’Antoinette Carré, cette jeune ouvrière de Lyon, qu’un éloge de Lamartine a immortalisée, deviendrait un fait courant en Allemagne.

La contagion poétique dont nous nous plaignons déjà en France, sévit, avec plus d’intensité encore, chez nos voisins, où les vers sont très aimés, très lus, sus par cœur, grâce souvent à l’accompagnement musical qui les incruste dans la mémoire. Et cela, à tous les degrés de l’échelle intellectuelle. Il n’est pas rare de rencontrer des servantes, des campagnardes, s’enthousiasmant sur une fleur, sur un clair de lune et traduisant leur admiration par des vers appropriés de Goethe ou de Heine, dont elles n’ignorent ni le nom, ni la célébrité.

La poésie allemande féminine pourra donc être moins savante que celle d’autres pays mais non moins captivante, au contraire, puisqu’elle devient ainsi l’âme même d’un peuple, d’un temps.

Les femmes poètes allemandes, bien que peu connues à l’étranger, sont nombreuses. L’étude de leur vie, comme celle de leurs