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Page:Berger - Les Femmes poetes de l Allemagne.djvu/36

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En tout cas, ces deux recluses allemandes, préparant, au fond de leur cellule, la voie poétique à leurs descendantes spirituelles, sont curieuses à évoquer. Différentes, sans doute, si l’on en juge par l’esprit de leurs écrits : l’une, mystique, cherchant l’inspiration au pied de l’autel, l’autre retraçant plutôt le type sympathique de la nonne alerte et un tantinet maligne, aux yeux pétillants du plaisir qu’elle se procurait en agitant les ficelles de ses personnages de comédie, mais toutes deux rompant, par l’essor de leur intelligence, de leur imagination, l’atonie contemplative ou l’action mécanique des Bénédictines de l’époque, elles brillent au fond des temps ainsi que le point lumineux apparu par la meurtrière d’un souterrain et qui se prolonge en rayon progressif et sûr, épandant sa clarté sur toute l’ombre environnante.

Pour longtemps, alors, les femmes disparaissent de la scène poétique. Elles n’y ont, du moins, joué aucun rôle assez important pour qu’il y ait lieu d’en faire mention.