Aller au contenu

Page:Berger - Les Femmes poetes de l Allemagne.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

quelques travaux plus importants quant à l’étendue : une bergerie à la mode d’alors, en prose coupée de chants, Faunus ; une Histoire de Daphné, en une suite de ballades au tour ancien, et un essai dramatique, Suzanna.

Voici un des morceaux les plus connus de Sybilla Schwarz :

mon bien est là-bas…

Mon bien, mon tout est là-bas, mon espoir dans la joie et la douleur ; mon autre moi-même est parti, ma vie, ma beauté ; — ce que j’aime le mieux en ce monde est loin, loin d’ici déjà — (l’amour est bien amer, mais la séparation l’est plus encore).

Je ne puis être toi-même ; et je ne puis entière- ment me détacher de toi, — ô très cher Dorile ! Je ne suis plus en moi, je ne suis plus moi, quand je ne suis pas auprès de toi ; — ô vous, Heures, enfuyez- vous ! Voulez-vous me porter ombrage ?

Ah ! Phoebus, ne retiens pas tes rapides cour- siers ! — Allez, allez, fuyez, ô jours ! Et reviens, toi, clarté lunaire ! — Un jour est semblable à un an au bout duquel je ne vois rien !

Ô ma vraie lumière… ! Fuis, fuis donc, temps paresseux ! Tends ta voile et amène-moi aujourd’hui mon amour, et lorsqu’il sera de retour, alors, oh ! va lentement !