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Page:Berger - Les Femmes poetes de l Allemagne.djvu/41

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lure — prouvent que la nature passionnée de Sybilla eût joui pleinement de la vie et de ses joies.

Pourtant — soit par suite d’une sourde maladie que les biographies ne mentionnent pas, soit simplement par pressentiment du sort qui lui était réservé — la jeune fille, souvent, pense à la mort, à cette mort qui devait la ravir, si peu de temps après, en 1638, dans l’épanouissement de sa dix-huitième année. Mais comme tous les êtres jeunes, Sybilla Schwarz envisage sans peur la mort et la pare de certaines grâces.

On trouve dans l’œuvre de cette poétesse une piquante opposition de simplicité enfantine et de gravité profonde. Son style alerte n’est pas dénué d’ironie ; parfois même un trait de satire échappe à sa verve ; dans le poème An den unadelichen Adel, cette ironie devient de la moquerie amère, sans doute sous l’influence d’une des premières désillusions d’une âme sensible.

Outre les petits poèmes lyriques qui représentent la majeure et la plus personnelle partie de son œuvre, Sybilla a composé