Aller au contenu

Page:Berger - Les Femmes poetes de l Allemagne.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la faire instruire. Mais elle atteignait à peine sa dix-septième année que sa mère la maria à un tisserand…

Après dix ans de mauvais traitements, elle se sépara de cet homme, et, au cours des voyages qu’elle entreprit, rencontra le tailleur Karsch qui lui promit le mariage si elle voulait le suivre à Fraustadt, où il habitait. Ainsi fut fait. Tous deux allèrent par la suite s’établir à Goerlitz.

Entre temps, son talent poétique, qu’elle n’avait pas cessé de cultiver, acquérait quelque renommée dans la contrée. Elle composait, selon la mode d’alors, des « poèmes de circonstance », et gagnait par ce moyen des revenus passables.

Cette façon de traiter la poésie était bien un peu commerciale ; mais Luise Karsch avait une excuse : son mari s’adonnait à la boisson et la réduisait à la misère. Maintes protections sérieuses s’offrirent, mais aucune ne pouvait durer, Luise refusant de se séparer de son mari qui continuait à gaspiller l’argent gagné.

Cet exemple de fidélité conjugale intéressa