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Page:Berger - Les Femmes poetes de l Allemagne.djvu/51

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pourtant le célèbre baron von Kottwitz, qui attira la poétesse à Berlin. Il l’y introduisit dans son cercle de gens distingués et lettrés, lui fit connaître Sulzer[1], Mendelssohn et Ramler[2], qui lui décerna le titre de « Sapho allemande » ; il entreprit aussi de perfectionner son talent. Mais Luise était rebelle aux réformes. Elle visita, à Halberstadt, Gleim[3], le chef de l’école anacréontique. Gleim la désigna à l’attention de divers membres influents de l’aristocratie et fit imprimer ses vers, dont la vente lui rapporta deux mille thalers. Le métier de poétesse était plus fructueux jadis qu’aujourd’hui.

La situation de Luise Karsch s’améliorait donc, quand survint la mort de son protecteur, le baron de Kottwitz, qui, seul, avait sur elle quelque influence. Elle eut alors l’idée de se recommander au roi Frédéric, que ses vers avaient célébré.

Mais sa faiblesse, sa légèreté incorrigibles

  1. Écrivain allemand du dix-huitième siècle, qui donna un traité sur les beaux-arts.
  2. Poète et critique de la même époque.
  3. Né en 1719. Se fit une spécialité dans poésie légère.