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Page:Berger - Les Femmes poetes de l Allemagne.djvu/54

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de pensées vives, exprimées avec un tour judicieux, on rencontre des termes durs ou vulgaires, des images banales, provenant du temps de son existence rustique et dont elle n’était jamais parvenue à se défaire.

Néanmoins, nous tenons à donner ici un morceau extrait du choix de ses œuvres :

MÉDITATION PENDANT UNE VEILLÉE

Quand je veille, je pense à toi, — À toi, Seigneur,
qui règles le jour et la nuit — et qui, à l’heure de
l’ombre — revêts la pâle lune — des clartés du soleil.

C’est une lumière royale — qui tombe des lointains
incommensurables ; — et, sans nombre, comme
les sables au bord de la mer — les étoiles l’auréolent.

Quelle magnificence partout se répand ! — L’obscurité,
trouée de clartés — nous regarde — et révèle
ton nom à notre face.

Ô Créateur du soleil ! que tu nous apparais grand
— dans le plus petit de tes astres, — grand d’une
grandeur que nul mot ne peut traduire !

Les étoiles du matin te louent — dans un chœur
intime, — à l’heure où, du fond des ténèbres — un
mot de ta bouche toute-puissante — fait éclore leur
monde, dans la voûte du firmament.

Elles brillent, toujours pleines d’éclat, de jeunesse