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Page:Berger - Les Femmes poetes de l Allemagne.djvu/53

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ne puis trouver un menuisier — qui veuille, pour trois thalers, me bâtir ma dernière maison. — À peine pourrais-je à ce prix me commander une maison de telle sorte — que les vers un jour y tiendront place — et se dépiteront du pauvre festin que leur offre — le corps d’une femme vieille et décharnée, seule largesse faite à eux par le souverain. son de telle sorte

Cette macabre et courageuse ironie n’attendrit pas le souverain. Mais, malgré les difficultés de sa situation, Anna-Luise Karsch ne perdait pas confiance en la Providence. Elle sentait qu’elle aurait sa maison.

Ce vœu fut en effet exaucé, non par Frédéric, mais par son fils et successeur, Frédéric-Guillaume II, plus pitoyable. La hâte de la pauvre femme à prendre possession de la demeure tant souhaitée était si grande, qu’elle n’attendit même pas l’achèvement des travaux ; cette mauvaise condition hygiénique lui valut une maladie dont elle mourut peu de temps après (1791).

Les poèmes de Louise Karsch font preuve d’un certain don poétique, mais son éducation déséquilibrée influa sur ses œuvres comme sur sa vie, et ses productions sont fort inégales. À côté de sentiments profonds pleins