Quand nous voyons dans le sombre néant — un
cher rayon disparaître[1], — oh ! ne plaignons pas la
lumineuse étoile ! Elle repose dans sa patrie.
Reste indifférent aux troubles d’alentour, — mon
cœur, et n’aie pas peur. — Sois calme comme le rocher
du rivage — contre lequel se brisent les vagues.
En te séparant de Celle pour qui tu vis — le sort
t’est cruel. — Sois paisible, mon cœur ; tu portes —
en toi ta souffrance et ton bonheur.
Elle reste ta part et ton bien, — aussi loin qu’elle
soit de toi. — Qui peut ravir ce qu’avec la fermeté
du roc — un cœur aimant enferme en lui ?
Véritablement, au plus profond de toi, — ton
amour est un Joyau solide et pur. — Si même tu
devais tout abandonner, — lui, le fidèle amour, seul,
resterait.
Il est ta consolation, il est ta lumière. — Quand
tout te délaisse, — quand tout faiblit, et tombe et se
brise, — lui, demeure éternellement[2].
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Dans le sens de : Quand nous perdons un être aimé.
- ↑
Bien qu’elle n’ait pas composé d’œuvres en vers, il
ne faut pas oublier de noter, au dix-huitième siècle, le
nom de Victoria Kulmus (1713-1762), qui épousa plus tard
Gottsched, l’un des représentants de l’École saxonne.
Comme son mari, Victoria Gottsched composa des pièces
de théâtre, mais surtout elle traduisit des œuvres d’auteurs
français, parmi lesquelles le Misanthrope, Zaïre et
des comédies de Destouches.