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Page:Berger - Les Femmes poetes de l Allemagne.djvu/70

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par tout le monde, puisqu’elles étaient exhumées des sujets populaires, nationaux.

L’œuvre de Bettina se ressentira de ces goûts et tendances qu’elle partageait du reste. Mais c’est surtout après son veuvage et la mort de son frère qu’elle prit une part active au combat.

La prose tient la plus grande place en son œuvre. On ne parle guère de ses possibles essais poétiques. Elle a essayé de tout, voire de la politique. Elle est, selon l’expression d’un critique moderne, « un point de feu dans lequel se concentrent les rayons de plusieurs lumières[1] ». Son frère la caractérisait ainsi : « Elle qui jette de tous côtés des cris d’allégresse pour les recueillir ensuite dans son cœur. »

Les tendances contraires de Bettina résument les couleurs des deux romantismes : celui du Nord et celui du Sud. « Elle joint la mollesse lyrique et la richesse d’esprit de l’un à la plus forte compréhension des choses actuelles de l’autre[2]. » Pour mieux dire, on

  1. R. Meyer, Histoire de la littérature allemande au dix- neuvième siècle.
  2. R. Meyer, op. cit.