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Page:Berger - Les Femmes poetes de l Allemagne.djvu/86

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femmes, de celles, surtout, qu’un destin plutôt mélancolique inclinait à y chercher l’expression en même temps que la consolation de leur épreuves.

Agnès Franz est de celles-là.

Née en 1794, à Militsch (Silésie), elle perdit de bonne heure son père et vécut à Stenau et à Schweidnitz. Une chute qu’elle fit vers sa treizième année la rendit maladive pour le reste de ses jours. Sa vie, d’ailleurs, fut féconde en sacrifices, car elle la consacra entièrement aux siens et aux pauvres. Elle éleva une nièce orpheline et se retira plus tard à Breslau, où elle fonda et dirigea une école pour jeunes filles, se réservant seulement pour ses travaux poétiques les heures extrêmes de la journée, l’aube ou la soirée tardive.

Ses premières œuvres, celles d’une solitaire à l’âme délicate et sensible, sont imprégnées d’un grand amour de la nature.

Voici un fragment d’une de ses méditations, qui donne une idée de ce genre d’ouvrages :

Comment puis-je dormir dans la sombre nuit —
ô Dieu et Père, si je ne songe pas à toi ? — Les occupations
du jour ont distrait mon cœur. — Près