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Page:Berger - Les Femmes poetes de l Allemagne.djvu/85

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joue un tout autre rôle en Allemagne que chez nous, où les rimeurs de cantiques ne seraient même pas comptés dans les anthologies.

Protestant ou catholique, on est très croyant en Allemagne ; on y observe aussi les mœurs patriarcales. Les fêtes religieuses et patriotiques ne vont pas sans grand accompagnement de chants, d’hymnes, de refrains, que les générations se transmettent fidèlement.

Alors que la poésie religieuse n’a, en France, que de rares représentants après le moyen âge[1], elle se renouvelle en Germanie, sous l’aiguillon de la Réforme d’abord ; puis au dix-septième siècle, le cantique devient poésie populaire par la beauté simple qu’y introduit l’inspiration d’un Heerman ou d’un Paul Gerhart.

Plus tard, Klopstock, avec sa Messiade et ses cantiques ne sera pas sans exercer aussi une influence sur ce genre littéraire.

Il n’est pas étonnant que cette forme de poésie ait été particulièrement goûtée des

  1. Représentants de premier ordre, il est vrai, avec les Cantiques de Marot, les Stances spirituelles de Malherbe, l’Imitation de Corneille, les chœurs de Jean Racine et les poèmes de son frère Louis.