ses accents, mais aussi devant les luttes et les épreuves de l’existence. Elle eût pu répéter sans mentir le mot de Plutarque, que tant d’écrivains moralisateurs ne sauraient sincèrement s’approprier : « Fermez mon livre, ouvrez ma vie, vous y trouverez même chose. »
Voici l’un des chants de Louise Hensel :
Je suis lasse, je vais au repos et ferme les yeux.
— Père, laisse les tiens s’abaisser sur ma couche !
— Si j’ai fait le mal aujourd’hui, ne m’en tiens pas
rigueur ! — Ta grâce et le sang du Christ rachètent
tout ce qui est mal. — Que ta main garde ceux
qui me sont proches. — Tous les hommes, grands
et petits, doivent t’être recommandés. — Donne le
repos à mon cœur malade, — et laisse se fermer
mes yeux qui ont pleuré. — Laisse l’astre de tes
nuits régner paisiblement au ciel — et regarder le
monde silencieux.
Il y a, on le voit, entre ces vers et ceux d’Agnès Franz une vraie fraternité. Louise Hensel a aussi chanté la nature, les tendresses du cœur, mais toujours un peu dans cette même note spirituelle.