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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/150

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rechercher pour l’éclat de leur parure ou par esprit de dilettantisme, elle appartient, du moins, à la catégorie des êtres « qui ne rendent pas un son creux lorsqu’on frappe à la porte de leur cœur ».

Le poème ci-dessous résume bien l’art de cette excellente femme :

Muse des temps heureux, Muse de ma jeunesse,

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Suis-moi, suis-moi, toujours, pour que toute ma vie
Garde un rayon du ciel, un parfum d’ici-bas.
Suis-moi dans l’infini…, ce champ de poésie
D’où descend l’idéal que rencontrent mes pas.
Fais entendre ta voix où se meurt l’espérance ;
Préserve un front brûlant du vertige insensé ;
A ceux qu’ont submergés le doute et la souffrance
Apporte ton sourire et l’oubli du passé.

Je t’aime pour le bien que tu fais sur la terre.
Où passe ta lumière a germé la bonté ;
Mais ceux que n’ont touchés ta grâce et ton mystère
Ne connaîtront jamais ta sublime beauté !

Lorsqu’il se détournait un instant des misères — humaines, ce regard, toujours tendu vers l’au delà, y a-t-il entrevu, par instant, les secrets de l’avenir ? On serait tenté de le croire en lisant certaines strophes du poème : O douce et ravissante étoile, composé en 1904, dix ans avant l’invasion de 1914 :

LE POÈTE

    Vois-tu tout le sang qui ruisselle
    Où des luttes vont assombrir
    L’existence prospère et belle