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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/20

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Aux victimes civiles des villes et des villages martyrs où tant d’agonies sublimes resteront à jamais ignorées, et, en particulier, à Celle qui, au milieu de cette sanglante théorie se dresse, dans toute l’attendrissante beauté de sa jeunesse, de sa pureté, de sa vaillance avec le titre d’héroïne nationale, Gabrielle Petit, l’humble employée de Tournai, exécutée à 22 ans, le 1er avril 1916, pour avoir rendu d’inoubliables services à sa patrie et tenu tête aux Allemands qui la proclamèrent « leur grande fusillée ». Plus tard, un autre hommage plus digne d’elle, celui de son pays, lui fut rendu, au cours duquel la reine elle-même épingla sur le cercueil de la martyre la croix de Chevalier de l’ordre de Léopold, tandis que S. E. le Cardinal Mercier exaltait le nom de cet enfant en qui la Belgique salue sa miss Cavell, et, mieux encore, sa Jeanne d’Arc[1].

  1. L’admirable épisode de la vie, de la captivité et de la mort de l’héroïne se trouve narré dans un opuscule de propagande : Gabrielle Petit, par Cyr. van Overbergh (Édit. de la Revue des Auteurs et des Livres), 70, Chaussée de Haecht, Bruxelles, 185e mille. Un important ouvrage a été aussi écrit en 1922 par M. Arthur Delage (Vve Larcien, édit. Bruxelles). M. Henri Puttemans, l’avocat et homme de lettres, le patriote bruxellois qui dirigea, avec M. Kebers, le journal clandestin L’Âme belge, émule de l’intrépide Libre Belgique, pendant l’occupation allemande, a, dans cette feuille, salué la noble figure de Gabrielle Petit. La vaillante jeune fille eut des sœurs en héroïsme : Elisa Grandprez, de Liège, fusillée en 1917, Louise Derache, qui, deux ans plus tôt, dans la même ville, avait subi le même sort, MMmes Maria de Smet, Pauline Rameloo, Émilie Schattemann, exécutées à Gand, en 1917, Elisa Poets et Rosalie Decoster-