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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/29

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de la race française. Leur langue populaire est une sorte de patois français, mieux encore, un ancien dialecte roman du Nord. Les Flamands, eux, eurent pour ancêtres des Francs et des Germains.

Bien que les régions où s’emploient respectivement les deux langues ne puissent être définies d’une façon précise, on peut, néanmoins, dire que le wallon se parle dans les provinces de Hainaut, de Liège, de Namur et le flamand dans les régions de la Flandre, du Brabant, du Limbourg.

En Flandre orientale, on reconnaît même deux tendances. Selon M. Auguste Gittée, apôtre du folk-lore, certains Flamands, les plus cultivés, ont pour idéal de se rapprocher du hollandais ; les autres parlent tout bonnement le patois : on appelle ces derniers des particularistes.

M. Gittée paraît regretter ce fait puisqu’il ajoute : « Voilà donc l’état de choses auquel nous avons abouti en Flandre ! Après quarante ans de travail pour arriver à l’unification de la langue, une moitié des Flamands n’accepte pas encore la suprématie du dialecte hollandais comme langue littéraire[1]. »

Qui dit deux langues dit, en général, deux tendances d’esprit, deux âmes.

« L’âme belge, ne craint pas d’affirmer M. Virgile Rossel, sera toujours double par bien des côtés. L’âme wallonne, précise-t-il, doit encore

  1. Revue de Belgique, 15 septembre 1890.