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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/32

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Les poèmes religieux, très répandus dans les Pays-Bas et qui, au moment des luttes de la Réforme ou de certaines guerres, prirent le caractère de pamphlets ou de satires, furent écrits, de même, en flamand. Si j’insiste sur ce point qui semble, au premier abord, relever plutôt de la linguistique que de la littérature, c’est que, précisément, la poésie exerça, de tout temps, et sous toutes ses formes, une réelle influence sur les destinées des Lettres belges.

Et puisqu’il s’agit ici de rechercher les grandes lignes de ce double courant wallon et flamand à travers l’histoire littéraire belge, il est bon de rappeler que les fluctuations en furent soumises au bon plaisir des maisons souveraines qui exercèrent tour à tour le pouvoir dans le pays.

Après avoir été à l’honneur jusque sous la domination autrichienne, le flamand, réduit, au XVIIIe siècle, à l’état de dialecte, subit encore une éclipse presque totale au XIXe siècle.

La libération de la Belgique, en 1830, avait provoqué parmi les populations une antipathie contre la Hollande au profit de la France. Mais cet ostracisme fut de courte durée. Dès 1834, se dessina une réaction en faveur du mouvement flamingant.

Nous verrons plus loin que l’initiative en revient encore aux poètes.

Depuis lors, jusqu’à nos jours, entre les partisans du flamand et ceux du wallon, s’engagent des débats sans fin sur l’égalité des deux langues.

En 1887, eut lieu, dans les Chambres belges,