Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/34

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plus vive, à propos, notamment, de l’Université de Gand. Il nous est difficile, à nous Français, de juger ce débat en toute connaissance de cause. Il a des raisons profondes et multiples dont l’exposé dépasserait le cadre de cette étude. En outre, notre légitime désir de voir sauvegardés les droits de la langue et de l’esprit français ne nous laissent pas l’impartialité qui convient au rôle du strict témoin.

En résumé, le flamand et le français ont tenu bon tous deux et se partagent les faveurs de la renommée littéraire.

Faut-il regretter cette dualité d’expression dans le même pays ?

Dans un sens, non, qu’il s’agisse de l’effet produit sur un public étranger ou des destinées mêmes de la pensée nationale, car, d’une part, elle prête à la littérature belge, prise en son ensemble, un charme de complexité plein de saveur ; de l’autre, elle crée, entre les deux camps, une émulation susceptible d’en favoriser le perfectionnement.

Mais les dangers d’un tel état de choses sont cependant indéniables, lorsqu’il s’agit d’assurer à l’une des deux langues la supériorité administrative et politique. De plus, les divisions créées au cours de cette lutte, où chacun apporte une certaine dose de passion, peuvent compromettre la sécurité de « l’union sacrée », si nécessaire partout devant le péril extérieur.

Diversité ne doit pas signifier antagonisme. Les deux routes parallèles suivies par les Belges