Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/35

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sont dirigées vers le même but, vers un commun idéal : la grandeur de la Patrie.

Wallons et Flamands sont fils de la même mère. À maintes reprises, le péril national fut la pierre de touche de cette parenté.

Froissart — une gloire franco-belge ! — rapporte déjà qu’en 1382, Gantois et Liégeois fraternisaient dans les luttes contre l’ennemi. Les victoires des uns devenaient celles des autres : « Tous ceux des bonnes villes, les douze flamandes comme les onze wallonnes (de la Fédération), en estoient si resjoys qu’il semblait proprement que la besogne fût leur. »

M. J. Stecher, dans son ouvrage : Wallons et Flamands, rappelle que l’instinct de fraternisation a toujours existé entre les diverses provinces. Jadis, de l’une à l’autre, on effectuait des « échanges d’enfants » comme la mode s’en est affirmée de nos jours, pendant les vacances, pour faciliter aux écoliers l’étude des langues étrangères. Au XVIe siècle, les habitants de régions voisines s’instruisaient réciproquement de leur langage et de leurs coutumes. À ce propos, M. Stecher répète, avec opportunité, le mot de Charles-Quint : « Qui sait deux langues, vaut deux hommes ! »

Il conclut, avec optimisme, que la dualité qui, malgré le temps, subsiste en Belgique, est un garant d’équilibre et la pierre angulaire de l’édifice national[1].

  1. Cette assertion, toutefois, ne semble pas devoir être confirmée par les débats récents que suscita une reprise de la