Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Du XIIIe au XVe siècle, les trouvères belges n’eurent que de rares émules dans le clan féminin.

Par contre, les femmes instruites de ce pays, celles, surtout, à qui leur rang social octroyait quelque omnipotence, témoignèrent d’un goût très vif pour « les choses de l’esprit » et accordèrent leur protection aux écrivains.

Adèle de Hainaut, fille de Guillaume le Conquérant, possédait le don des vers, si l’on en croit l’évêque Baudri de Bourgueil qui, chroniqueur et poète lui-même, lui dédia plusieurs poèmes.

C’est à Adelaide de Louvain, première femme de Henri Ier d’Angleterre, que Philippe de Thaun offrit son Bestiaire (1121), premier ouvrage de ce genre dont il soit fait mention.

Alix de Brabant, seconde femme de ce souverain, aida, dans ses débuts, Hermann ou Guillaume de Valenciennes, considéré comme le premier trouvère ayant écrit en langue romane.

Sibylle d’Anjou, épouse de Thierry d’Alsace, aimait à entendre, à protéger les poètes, ainsi, d’ailleurs, que Marie de Champagne, épouse de Beaudouin VI de Flandre.

Philippe d’Alsace, fils de Thierry, fut élevé dans ces principes. Sa femme, Elisabeth de Vermandois, était célèbre par ses « jugements d’amour ». Sous leur règne, la cour de Flandre devint un rendez-vous de lettrés romans. Le « parler françois » y fut à la mode. De nombreux