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Cette nonne s’appelait HADEWYCH, ou HADEWYCK (forme flamande d’Hedwige) et ses poèmes ont pour titre Liederen der minende Siele (chants de l’Ame aimante).

Son origine exacte nous est inconnue ; elle appartenait, croit-on, à une famille d’un certain rang et fut abbesse du couvent cirstercien d’Aywières, en Brabant, où elle mourut, assez âgée, en 1248.

Ayant parlé en détail d’Hadewyck et de son œuvre dans l’ouvrage Les Femmes poètes de la Hollande, je prie les lecteurs de se reporter à ce livre[1].

Il suffira de répéter ici que les chants de l’Ame aimante constituent, en cette période primitive, un monument littéraire d’une originalité indéniable. La tendre, passionnée et naïve religieuse reste, au fond de son cloître, une des plus siņcères poétesses de l’Amour mystique.

  1. Des critiques belges m’ont fait un peu grief d’avoir classé Hadewyck parmi les poétesses hollandaises ; ils la revendiquent comme Flamande. Je dois dire à ma décharge que la langue ancienne dont se servait Hadewyck était commune aux deux pays. De plus, les écrivains et les anthologistes de Hollande la considèrent comme Néerlandaise. Des Belges, eux-mêmes, m’ont confirmé cette assertion. Je ne l’ai d’ailleurs pas trouvée mentionnée dans les livres belges d’expression flamande que j’ai eus entre les mains. On ignore l’origine de sa famille ; d’autre part, un document consulté par moi à la bibliothèque de Besançon (Les Comtes de Hollande, par J. Meyssens, 1662) tendrait à laisser croire qu’elle est peut-être la fille d’un comte de Hollande ; le doute est donc permis. Je m’incline néanmoins, devant la conviction des Flamands et je laisse aux deux pays le soin de se partager la renommée de cette aïeule de la poésie flamande.