Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/45

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ville flamande, une femme, Marie, ou Marotte Dregnan, qui a composé plusieurs œuvrettes, dont une seule nous est restée :

Moult m’abelis quand je vois revenir
Iver, grésill et gelée aparoir
Car en toz tens se dois bien resjoir
Bele pucele et joli cuer avoir
Si chanterai d’amors pour mieux valoir
Car mes fins cuers pleins d’amorous désirs
Ne m’y fait pas ma grande joie faillir.

André van Hasselt[1] n’a pas craint, non plus, de citer le nom de Marotte parmi ceux des poètes flamands du XIIIe siècle. « Marie de Lille, écrivait-il, mêle à toutes ces voix qui chantent sa douce et naïve voix de jeune fille. »

Les annales littéraires du temps mentionnent aussi la Demoiselle Deprez, faiseuse de jeux-partis, originaire du pays d’Artois ; puis, une « chanteresse », La belle Doëte, qui écrivait en langue romane et, enfin, une « troveresse », appelée sœur Dimenche, ou encore Nonain de Berchinge.

A. Dinaux[2] présume que ce nom doit être un pseudonyme inspiré du « jour du Seigneur », mais en ajoutant qu’il pourrait venir aussi du prénom : Demenche (Dominique).

L’orthographe du mot semblerait, selon lui, indiquer une origine wallonne, bien que Berchinge appartienne au territoire flamand… « à

  1. Essai sur l’Histoire de la Poésie française en Belgique (Mémoire couronné le 5 mai 1837).
  2. Ouvr. cité.