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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/65

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culte actif qu’elle avait voué aux Lettres et aux Arts[1].

Charles-Quint ne suivit pas non plus, sur ce point, l’exemple de son éducatrice. Il ne témoigna guère d’intérêt qu’à Érasme, qu’il rappela d’Angleterre en Flandre et pensionna.

Les écrivains de son époque se plaignirent amèrement de n’être ni compris, ni encouragés. Leur inspiration s’en ressentit ; ils manquèrent de verve et d’originalité et imitèrent surtout les auteurs étrangers.

Sous la régence du duc d’Albe, ce fut pis encore. La tyrannie sanguinaire du représentant de Philippe II produisit, sur les Pays-Bas, l’effet d’un vent desséchant qui ne laisse sur son passage que ruines et stérilité. Les émigrations dues à ce maladroit gouvernement enlevèrent à la nation belge ses meilleurs éléments de vie.

Quelques noms émergent, pourtant, de l’obscurité ; celui, d’abord, de Marnix de Sainte-Aldegonde, qui appartient également aux lettres françaises, belges et hollandaises, non moins connu, d’ailleurs, pour le rôle politique qu’il joua

  1. On sait même que Marguerite de Parme, peut-être sur le conseil de l’archevêque de Malines, le Comtois Antoine de Granvelle dont elle subissait l’ascendant, condamna, défendit les représentations des Mystères et les fêtes de ce genre lorsque le texte des « jeux scéniques » n’aurait pas été soumis au juge ecclésiastique. C’était arrêter quelque peu l’essor de ces manifestations populaires d’où est né l’art théâtral. Mais, on le devine, les interdictions de la Gouvernante des Pays-Bas, avaient leur raison d’être devant la licence en laquelle dégénéraient parfois ces « jeux » de plein-air.