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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/66

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dans la Révolution des Pays-Bas que par ses nombreux ouvrages ; puis ceux, moins célèbres, des poètes Sylvain de Flandre, Jean Polit, Denys Coppée, auteur de tragédies religieuses dont on a dit — ce qui est vraiment excessif — qu’elles causaient « autant de gloire à Huy, son pays natal, que le poème de Dante valait d’honneur à Florence » !

Une floraison de poésie mystique jaillit alors dans les Pays-Bas, sans doute pour y faire contrepoids aux œuvres galantes et parce que l’esprit de la Réforme incitait les catholiques, aussi bien que les protestants, à défendre leurs convictions sous toutes les formes et par tous les moyens. La plus connue des poétesses d’inspiration religieuse est Anna Bijns, la modeste et vaillante institutrice, auteur de nombreux Refrains et adversaire acharnée de Luther, comme la religieuse suisse Jeanne de Jussy le fut de Calvin. La Belgique et la Hollande la revendiquent à la fois comme Hadewyck ; elle naquit, en 1494, à Anvers. L’histoire de sa vie et de son œuvre a été retracée dans la galerie des femmes de lettres néerlandaises[1]. C’est pourquoi je n’y insiste pas davantage ici.

Une émule d’Anna Bijns est la sœur Josine des Planques, née en 1478, et qui fut prieure

  1. Les Femmes poètes de la Hollande (Librairie académique Perrin).
    M. Eringa a récemment étudié son esprit et son œuvre dans une thèse présentée en Sorbonne : La Renaissance et les Rhétoriqueurs néerlandais (Amsterdam).