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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/76

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Poincaré[1], « l’impression d’une flore timide », essayant de jaillir du sol de régions que, d’autre part, Eugène Gilbert comparait, littérairement, à « des landes stériles, à des champs en friche où la désolation régnait[2]».

Ce furent de modestes fleurettes, en effet, sœurs des pâles perce-neige, qui apparurent, en 1884, avec les Primevères de André van Hasselt.

André van Hasselt peut être considéré comme la souche à double rameau de l’arbre généalogique littéraire belge qui crût et s’épanouit pendant cette période de cinquante années. Né à Maëstricht, en 1806, ayant fait ses études à Gand et à Liège, et définitivement opté pour la patrie belge, en 1888, van Hasselt écrivit simultanément en langue flamande et en langue française[3].

Variée, imagée et harmonieuse, bien que parfois conventionnelle à la manière du temps, sa poésie fit école, tandis que son Essai sur l’Histoire de la poésie française en Belgique servit de guide initial aux ouvrages du même genre, conçus par la suite.

À l’exemple de van Hasselt, les écrivains belges des deux races rivalisérent de zèle pour suivre la voie qui leur était tracée.

  1. Conférence faite à Anvers, le 11 avril 1910 : La littérature belge d’expression française.
  2. Eug. Gilbert : Les lettres françaises dans la Belgique d’aujourd’hui (Sansot, édit., 1900).
  3. Son poème philosophique, Les quatre Incarnations du Christ (1867), est bien supérieur à ses pièces lyriques.