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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/77

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Parmi les premiers, il faut citer Antoine Clesse, le poète populaire, Charles Potvin dont les œuvres, inspirées par le sentiment national, obtinrent trois fois le prix triennal de littérature dramatique, puis Charles De Coster, le pur artiste, auteur de la Légende d’Uylenspiegel[1], et Octave Pirmez, le rêveur harmonieux.

On a souvent apparenté, malgré la différence de leur inspiration, ces deux derniers écrivains qui, affranchis du moule de la tradition, firent résonner une voix personnelle et peuvent être considérés comme des précurseurs.

À la fin de cette période appartiennent aussi les premières œuvres de Camille Lemonnier, le peintre de mœurs à la touche puissante, et de Georges Rodenbach[2], silhouette ardente et mélancolique qui profile ses lignes pensives sur les calmes et morbides perspectives de Bruges. Du côté des lettres flamandes, c’était l’éveil aussi, grâce aux travaux passionnés de Jean-François Willems et de son groupe, intuitifs et persévérants sourciers qui s’appliquèrent à découvrir, à faire connaître les sujets d’inspiration les plus propices au développement moral et économique de la nation.

Ces efforts, dirigés vers un but si utile et si

  1. Thyl Uylenspiegel, personnage mythique dont De Coster, a fait l’incarnation de l’âme flamande, fière et indépendante qui se rebelle contre le joug étranger (Lacomblez, édit., Bruxelles, 1867).
  2. Georges Rodenbach appartenait à une famille flamande, mais il écrivit en langue française.