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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/95

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une délicatesse exquise et un rare bonheur. Elle a aussi plaidé la cause de la gent captive : son Marché aux oiseaux, assure Mlle de Golesco, peut servir de pendant à la Chasse, d’Alphonse Daudet.

La poétesse aux oiseaux devait aussi forcément aimer les Cloches, que leurs vibrations mélodieuses transforment en captifs oiseaux de bronze. Un poème qu’elle écrivit sur elles, publié dans la Revue des gens de Lettres belges, lui valut, en 1886, le prix de poésie à l’Union littéraire de Verviers.

En voici un fragment, dédié aux Cloches du soir :

Vénus scintille au fond des cieux
Et sur les champs silencieux
Rayonne
Dans sa radieuse clarté ;
L’Angelus, au ciel argenté,
Résonne.
Dans les airs passe un long frisson..
Au loin, s’élève la chanson
Des merles ;
L’arbre frémit au vent du soir,
Dans l’herbe la nuit fait pleuvoir
Des perles.
Cloches, vibrez au ciel profond,
Le vent berce les épis blonds ;
Sans trêve
Votre chant s’en va doux et lent
Comme une plainte s’exhalant
En rêve…
Ô chansons voguant dans le soir !
Parfums puissants de l’encensoir
Des roses,