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Page:Bergerat - À Châteaudun, 1871.djvu/14

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L’herbe est lâche, et la ronce tremble !
Les bois sont couards ! et les eaux
Sanglotent de peur sous le tremble
D’où se débandent les oiseaux !

Adieu, champs ! La moisson est vile !
Le vin du crû perd au grésil
Son fier goût de pierre à fusil !…
 — Je veux mourir dans une ville !

Châteaudun ! s’il reste en tes murs
Un pigeonnier pour un poëte
D’où l’on entende l’alouette
Chanter l’aube dans les blés murs,

Garde-le-moi : je veux y vivre !
Je veux y retremper ma foi !
J’y veux apprendre au moins de toi
Comment un peuple se délivre !