Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/107

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— Moi, non, fit Lazoche, mais j’ai un parent qui y a demeuré six semaines : c’est tout comme !

— Assurément, dit Galoix. Mais voici ce qui m’amène.

Et il tira le peintre par la manche, jusqu’à la fenêtre.

— Je vais être père, monsieur Lazoche, et Mme Galoix désirerait avoir un bel enfant ; c’est le premier après dix ans de mariage. Mais un bel enfant, vous entendez !

— Il n’a tenu qu’à vous, monsieur Galoix.

— Sans doute, sans doute. Cependant, tout en me ressemblant, comme il convient, et ce que je désire naturellement, nous voudrions qu’il eût quelque chose de mieux encore. Ah ! monsieur Lazoche, il y en a de si jolis, au parc Monceau, de ces poupons gros et gras. Vous êtes artiste, vous savez ce que je veux dire.

— Pas trop, jusqu’à présent, dit le peintre, qui roula une cigarette.

— Tenez : si par exemple vous vouliez me peindre un de ces marmots dont je vous parle avec de bonnes joues rebondies, des cheveux frisés, et des yeux grands comme ça, qui vous regardent !… Vous le pouvez, avec votre talent ! J’irais bien jusqu’à cent francs, monsieur Lazoche.