Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/131

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— Oui, monsieur, quand le député « ezagère », l’accent revient comme le parfum de l’ail après la brandade ! Et voilà les parlementaires qu’Épaton donne à la France !

Claude Bart n’en écouta pas davantage, il avait son arme et tenait son homme. Le matin du jour de la conférence, la dernière, de Scipion Garsoulas, au théâtre, une note perfide insérée dans les échos d’un petit journal satirique, rafraîchissait le souvenir, d’abord, de l’immortelle séance, et signalait ensuite la particularité toute physiologique de ce retour d’ « assent » où l’on pouvait juger de la sincérité de l’orateur. — « Il n’y a, disait le rédacteur, qu’à ouvrir les oreilles. »

Je ne vous relaterai point cette conférence. Scipion, avec sa belle crânerie tribunitienne, l’avait voulue contradictoire. On pouvait l’interrompre, lui répondre librement et le questionner sur tous les articles du programme dunkerquois, purement dunkerquois, par et pour le Nord, sous l’égide de Jean Bart. Il commença par l’éloge emporté du héros, d’une voix limpide, coulante comme la Seine même sous les ponts de Paris, et, tout à coup, il tartarina. Il venait d’apercevoir Claude Bart à côté de Céleste dans sa loge. « Ce Zeanbarre… il a des