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Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/193

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— Nous ne venons pas l’emprunter d’argent, dit Titubard ; d’abord parce que nous sommes trop fiers….

— Pour te le rendre, interrompit Polanson.

— Il s’agit d’une affaire….

— D’or !…

— Qu’est-ce que tu fais du Coromandel ?

— Rien, leur répondit-il ; il ne marche pas, il est mal fait, manqué ; il ne vaut que son bois de flottage. Je cherche à le vendre.

— Combien ?

— Je ne sais pas, moi. Ce qu’on voudra. Auriez-vous acquéreur ?

— Si c’est plus de cent sous, non, fit le facétieux Polanson. Mais il y a locataire.

— Qui ?

— Nous, ou les rats qui le rongent.

— Quels rats ?

— Tous ceux d’Asnières. C’est un crible, le Coromandel ! Donne-nous la préférence.

— Sur les rats ?

— Oui, au même prix.

Le jeune armateur se mit à rire.

— Elle est bien bonne. Mais, qu’en voulez-vous faire ?

— Oh ! rien à te cacher : un bateau de fleurs.